pourquoi un collectif agricole
collectif de vie et de travail
individu et collectif
ferme collectiveou en est on
concretement



Vous vous en doutez, tout cela a fière allure sur le papier et on pourrait vous dire que c’est conforme à la réalité. Mais ce serait prendre le risque de vous prendre pour des cons. Alors, pour rester pudiques, disons qu’il y a encore quelques progrès à faire.



fournil ferme bazars


Pour être honnêtes, il y en a même un paquet. Cela dit, il y en aura toujours, et c’est bien ça qu’il faut avoir en tête, même si ça peut paraître frustrant : l’objectif d’une réelle et fluide « autogestion » ne sera sans doute jamais ni atteint ni acquis. Il restera un objectif, d’où la dimension expérimentale de ce que nous vivons. Bien sûr, il y a des choses plus réussies que d’autres, des progrès plus rapides, plus satisfaisants, et à contrario des échecs, des blocages plus décevants, désespérants même parfois...

Ce qui a le moins bien fonctionné, c’est la possibilité de nous organiser à trois dès le début. Ce qui a conduit au départ de l’un d’entre nous cet hiver. Si on met de côté les conflits de personnes, reste la question de la responsabilité individuelle et collective. Devoir considérer que chacun de nos choix et de nos actes est interdépendant de ce que font les autres et aura des conséquences sur eux, sur leurs choix et leurs actes, peut paraître pesant dans un collectif qui mêle vie quotidienne et travail. Pour le dire autrement, cette vie nous amène à prendre conscience sans filtre que chacun de nos actes et de nos choix, parce qu’il implique d’autres personnes, est politique et, donc, nécessite une régulation permanente et pourtant mouvante. Ce qui peut apparaître stimulant pour certains peut vite devenir trop contraignant et finalement trop perturbant pour d’autres..

Parmi ce qui reste à améliorer (et nous sommes en train de réinterroger sérieusement ce point), il y a aussi la quantité de travail productif, qu’il soit lucratif ou vivrier, par rapport à d’autres activités que nous aimerions avoir et qui ont du sens dans une ferme, pour un collectif ou tout simplement pour l’un(e) d’entre nous. Le nombre n’y aide pas mais nous savons que ce n’est en partie qu’une excuse et qu’un groupe plus nombreux peut tout à fait tomber dans le piège d’un trop plein de taf.

Il y a aussi les difficultés à nous projeter et à nous interroger sur les orientations à long terme, car trop focalisés sur le court terme, sur notre installation d’abord, et sur la résolution de problèmes concrets et quotidiens ensuite.

Parmi ce qui nous semble le plus satisfaisant, par contre, il y a notre « modèle économique » qui nous permet une certaine autonomie financière. Sans avoir l’impression de trop nous compromettre, nous essayons de trouver un bon équilibre entre les activités lucratives, vivrières et dépensières. Les efforts qu’on fait pour avoir des bons produits sont aussi très valorisants, les retours sont bons et nous savons que ce que nous proposons est de qualité : notre pain se conserve facilement une semaine sans sécher, nos poules gambadent sur leurs quatre cuisses musclées et nous pondent de beaux œufs, les fraises sont vraiment succulentes, les agneaux bien dodus, et on espère un beau potager cette année.

culture du blé et fabrication du pain

diaporama fermes de bazars

jerome laronze
Notre organisation, la tenue de réunions régulières font partie des choses à améliorer mais qui ne sont pas trop pourries non plus : nos réunions sont plutôt constructives et aboutissent le plus souvent à des prises de décisions, mais nous n’en faisons pas assez pour mieux penser les grandes orientations, surtout au printemps et l’été ou nous sommes trop pris par les travaux extérieurs.